Mettre le rêve en relief, interroger le rêveur


I) Définitions


Mettre en relief, c’est réécrire le rêve de manière :

- À faire apparaître les différentes parties du rêve.
- À faire apparaître ce qui est important.

C’est une pré-réflexion : il faut avant cela lire plusieurs fois le rêve s’il est long. Cela met sur l’écran de votre ordinateur, tout ce que l’interprète sait. Il ne restera en tête que ce qu’il cherche. Si vous avez fait des mathématiques après le bac, vous pouvez faire un parallèle avec la manière de faire quand on cherche.

Interroger le rêveur, fait partie de la phase de recherche à deux, de l’interaction entre le rêveur et l’interprète.


II) Exemples


Premier exemple

J’ai proposé à la rêveuse, qui me dit avoir clairement des problèmes à résoudre, de travailler à décoder ses rêves. J’ai fait des pieds et des mains pour la convaincre de s’occuper de les noter. Ce rêve est le deuxième d’une série.

Je suis en couple avec une femme qui n'a ni bras ni jambe. Je dois la porter pour pouvoir me déplacer. On se retrouve à vendre des bouteilles de drogue à l'entrée d'un magasin. Plus tard, en haut des escalators, on s'est posés devant des poissonniers et je lui dis que j'aimerais bien manger des fruits de mer.

Je montre dans cet exemple, un peu plus que dans les chapitres précédents, l’interaction avec la rêveuse. Il n’est pas inutile de lire et relire le rêve (comme un énoncé en général) puis, après plusieurs lectures, de le mettre en relief : le séparer en plusieurs parties et mettre en gras les mots importants.

chiffres

(1) Je suis en couple avec une femme qui n'a ni bras ni jambe. Je dois la porter pour pouvoir me déplacer.
(2) On se retrouve à vendre des bouteilles de drogue à l'entrée d'un magasin.
(3) Plus tard, en haut des escalators, on s'est posé devant des poissonniers et je lui dis que j'aimerais bien manger des fruits de mer.

Ici le séparer en plusieurs parties, c’est simplement remarquer qu’il est en trois scènes différentes et successives dans le temps : rien de plus. Parfois les scènes sont différentes, mais en parallèle, c'est-à-dire pas vraiment ordonnées dans le temps.



chiffres

(1) Je demande à la rêveuse si elle est avec quelqu’un ou si elle a un ou une ami(e) d’importance. Là, je cherche une piste extérieure : est-ce un rêve extérieur ? La rêveuse me dit que non. Je lui propose alors la piste intérieure. Cela parle donc d’elle : deux parties d’elle-même. Cela lui convient clairement. Le bras code la capacité à agir dans la vie et la jambe sa capacité à avancer dans la vie (d’autant que dans la deuxième phrase, il y a le terme se déplacer). Ce sont deux symboles collectifs. Connaître ces deux symboles nécessite bien sûr de l’expérience.

Je lui propose donc la piste suivante : tu n’as pas beaucoup de capacités à agir et à avancer. Tu dois assez souvent puiser dans tes ressources (la porter) pour arriver à faire les choses correctement. La rêveuse valide cette proposition.

Le terme On se retrouve, pourrait indiquer que la partie (2) est la conclusion logique de la partie (1). J’aurais pu demander cela à la rêveuse. Je ne l’ai pas fait à l’époque, car j’ai plus cherché à la questionner qu’à analyser finement la description de son rêve.


Interroger le rêveur et analyser un texte sont deux activités différentes.


À la lecture du rêve, la piste intérieure m’était évidente, car le sens du rêve pour la partie (1) (Je dois la porter pour pouvoir me déplacer) ne colle pas pour deux personnes différentes.
Il faut cependant ne jamais fermer trop de portes et il est bien que la rêveuse me voit chercher deux pistes différentes. Cela lui permet de bien choisir entre l’une et l’autre des deux pistes, de bien sentir la différence entre ce qu’elle pense d’une piste et de l’autre alors qu’elle croit que moi, je les mets à égalité.

(2) Au cas où, je lui demande son rapport à la drogue. Elle n’en a aucun. Si c’était le cas, on aurait une partie non codée dans le rêve (cela arrive parfois). Cette deuxième partie code donc d’une manière générale de mauvais comportements. On pourrait préciser : envers qui ? Les autres ou juste avec elle-même. On n’est pas allés jusque-là.

(3) Manger correspond à se nourrir (psychiquement). La mer est un grand symbole collectif de l’inconscient (comme le ciel, ce qui est sous terre, un appartement…). Ce qui vient de la mer, c’est ce qui vient de l’inconscient : les rêves viennent de l’inconscient. Se nourrir de fruits de mer correspond donc à évoluer (réduire ses problèmes) en décodant ses rêves. Cette partie-là est vraiment un classique. La rêveuse comprend cela. Cela lui parle, mais pas autant que la première partie.


Quatre remarques

- Quand on a travaillé ce rêve, moi, j’ai réfléchi à celui-ci en analysant les mots du texte. La rêveuse, elle, s’est concentrée sur ce qu’elle ressent en partant d’une vision globale, de son ressenti, de son intuition. C’est une très bonne chose : deux activités complémentaires. Je ne peux sur ce site décrire ce que l’on ressent quand on est le rêveur, même si c’est très important. Cela s’apprend en stage ou en individuel.

- Dans ce rêve, tous les symboles sont collectifs.

- Si nous mettons en correspondance les trois parties, c'est-à-dire si nous essayons d’en extraire des liens, nous avons :
(1) Description du problème, (2) ce qu’il cause à la rêveuse et (3) la solution du problème. Nous avons là, la structure du rêve.

- La partie de l’inconscient de la rêveuse qui lui envoie le rêve s’est décrite dans ce rêve. Elle doit (1) porter la rêveuse pour avancer alors qu’elle ne devrait pas le faire. Elle aimerait (3) que l’on décode les rêves alors que j’ai bataillé pour convaincre la rêveuse de les travailler avec moi.


Dans les chapitres suivants, je passerai un peu plus rapidement sur le traitement symbole individuel ou collectif. Si le symbole est individuel, je l’ai demandé au rêveur. S’il ne l’est pas, j’expliquerai son ou ses sens possibles. Cela rendra ce que j’écris plus facile à comprendre, moins lourd à lire.

Je reviendrai sur mettre en correspondance dans le chapitre « récurrence dans un rêve ». Ne perdez pas de vue qu’analyser un texte de rêve, demande d’analyser les symboles dans une partie du rêve avec le sens de cette partie, les différentes parties du rêve ensemble…


Deuxième exemple

Ce deuxième exemple est là pour vous parler d’une question importante. C’est une question que l’on pose souvent au rêveur.

Dans un premier temps, je regroupe deux rêves. Je les ai déjà décrits dans la partie « rêves externes, rêves internes. » Je vous invite (avant de passer à la suite) à relire la description de ces deux rêves. Puis, on étudiera un troisième rêve.

(Rêve 1) Je rêve d’un train qui est passé à côté de moi et avait failli m’écraser. Il y avait de la peur dans le rêve.

(Rêve 2) Je rêve d’un feu de route, tricolore. Il passait du rouge au vert et du vert au rouge et ainsi de suite.



Dans le rêve (1) la question est « Qu’est-ce qui récemment, autour de vous, est à deux doigts de vous agresser ? »

La réponse du rêveur est : « Ma copine qui est verbalement très agressive ».

Dans le rêve (2) la question est : « Qu’est-ce qui récemment, autour de vous, vous autorise puis ne le fait plus, puis vous ré-autorise et ainsi de suite ? »

La réponse du rêveur est : « mon ex-copine qui m’ouvre puis me ferme la porte et ainsi de suite ».

Dans cette question, on part presque exclusivement du sens du rêve et très peu des symboles.


Interroger

(Rêve 3) Je suis dans un avion avec les gens avec qui je travaille, puis je tombe de l’avion et… qu’est-ce que c’est agréable de tomber !

La rêveuse m’a indiqué que ce rêve (la partie où elle tombait) est tellement agréable, qu’elle aimerait bien le refaire.
La rêveuse m’a indiqué qu’elle avait décodé son rêve et elle pense que je ne le décoderai pas.

Moi, je suis gêné par le fait qu’il est positif de tomber. On tombe quand on perd un ami, quand on tombe dans l’estime de quelqu’un…
Je l’interroge sur les gens avec qui elle travaille : fait-elle un travail sur elle ?
Je cherche si le symbole tomber n’aurait pas pour elle un autre sens : un symbole collectif utilisé en symbole individuel. Mais cela ne donne rien. Je ne décode pas ce rêve, mais je n’insiste pas, car je sais qu’elle va me donner son opinion.

Elle me dit : « J’ai perdu mon emploi et… qu’est-ce que je suis contente d’avoir tout ce temps ».

J’aurais pu, en gardant le sens collectif du symbole tomber, poser la question : « Que t’est-il arrivé, récemment, qui aurait dû être négatif, mais qui au contraire est très positif ? » J’aurais alors très rapidement décodé son rêve.

Dans ces trois cas, on voit comment à partir du sens de rêve, on peut décoder un rêve externe. Bien sûr, initialement, on ne sait pas si la piste est correcte (si on a affaire à un rêve externe ou pas). Cependant, nous avons là, face à un rêve, une recherche facile à formuler.
C’est bien entendu le rêveur qui répond à la question puis valide, ou pas, la piste qui en découle.


J'ai à peine parlé de la structure du rêve. Développer cette notion n'apporte pas grand-chose pour mieux décoder les rêves alors que la notion de rêve interne ou rêve externe a un clair apport. Suivant que le rêve est externe ou interne, on ne pose pas le même type de question au rêveur. Dans le cas des rêves externes, elles sont au présent et questionnent sur ce qu'il se passe autour du rêveur.
Je n’ai pas fait de chapitre sur les rêves externes, mais c’est la première piste à prendre sauf s’il y a des symboles du passé (télé noir et blanc ou non plate, évènement ancien…). Les informations que je donne sur les rêves externes sont non localisées : elles sont réparties un peu de partout sur le site, dans plusieurs chapitres.


Je n’ai jamais trouvé très judicieux de partir du rêve en demandant au rêveur ce qu’il en pense. En général, il reste au premier degré. S’il décode son rêve, l’interprète n’a plus rien à faire. Un rêveur néophyte qui décode tout seul un de ses rêves est une chose extrêmement rare. Je n’ai eu qu’un seul exemple : le rêve précédent (Rêve 3).


III) Résumé du cours

Avec cette partie, on voit un peu plus comment débuter une analyse de rêve :

- En essayant de le découper en plusieurs parties.

- En dégageant ce qui est important de ce qui l’est moins.
C’est la mise en relief.

- En cherchant le sens des symboles collectifs dans le site egostracisme.com

- En interrogeant le rêveur pour les symboles individuels.

- En cherchant le sens du rêve. Si cela s’y prête, on a une question systématique à poser au rêveur (si le rêve est externe) :« Qu’est-ce qui récemment, autour de vous... le reste, dépend du sens du rêve ? ».

- En interrogeant le rêveur pour savoir quelle proposition colle.


IV) Remarques

Dans ce site, je n’ai pas parlé de tous les rêves pour lesquels les pistes que j’ai données n’étaient pas bonnes ! Je n’en ai pas fait non plus pour parler de tous les rêves où je n’ai même pas trouvé de piste. Dans ces cas, les rêveurs ne m’ont pas pris au sérieux. C’est comme cela !
Je fais pourtant un site internet pour aider les plus volontaires à apprendre cela.


Cahier à rêve


Ainsi, dans un premier temps, il sera normal de ne rien trouver. Puis, vous décoderez vos premiers rêves, de temps en temps. Vous risquez fort de prendre des fausses pistes ou de vous retrouver devant une feuille blanche. Plus tard, malgré vos efforts, il sera normal que la règle soit une recherche infructueuse et l’exception le décodage (même partiel) de l’un d’entre eux. Ce n’est qu’avec le temps et la persévérance, comme dans tous les domaines humains, que l’on s’améliore.




Revenir en haut de cette page